Cynips du châtaignier (Dryocomus kuriphilus) :
Une menace pour la châtaigneraie ardéchoise

Depuis l’hiver 2009-2010, le cynips du châtaignier (Dryocosmus kuriphilus) a été découvert en Rhône-alpes, dans les Savoies et en Drôme. Il s’est ensuite propagé sur l’ensemble des départements de Rhône-alpes, touchant une grande partie des communes de Drôme-Ardèche comportant du châtaignier. A l’hiver 2013-2014, c’est 137 communes d’Ardèche qui ont été déclarées contaminées (cynips observé sur au moins un arbre), cf. carte des contaminations de l’Ardèche.

Qu’est ce que c’est ?
Le cynips du châtaignier est un micro-hyménoptère galigène (il provoque la formation de galles) spécifique du châtaignier. Originaire de Chine, il n’y provoque pas de dégâts majeurs car il est à l’équilibre avec un cortège de prédateurs autochtones. Il est arrivé depuis le milieu du XXème siècle au Japon, puis aux Etats-Unis, en Italie et récemment en France.

C’est un insecte de petite taille (3-4mm de long) dont le vol a lieu de mi-juin à début août. Durant cette période, il pond dans les bourgeons de châtaigniers formés au cours du printemps. Les œufs déposés dans ces bourgeons vont se développer jusqu’au stade jeune larve. C’est à ce stade que l’insecte passe l’hiver, à l’abri du bourgeon.
Au printemps, lors du débourrement du châtaignier, ces larves vont induire la formation de galles (excroissances de bois abritant l’insecte) sur les feuilles, les rameaux et les bourgeons de l’arbre. Selon la position des galles, elles vont bloquer le développement du rameau et la formation des feuilles et des fleurs.
Protégé par la galle, les cynips (souvent à plusieurs par galle) évoluent jusqu’au stade adulte et sortent à partir de début à mi-juin (avec des variations selon les secteurs et la température) pour aller pondre dans les nouveaux bourgeons.

Arrivé en France sans son cortège de prédateurs, le cynips peut contaminer de façon très importante les châtaigniers : parfois jusqu’à 90-95 % des bourgeons en croissance comportent des galles.

Comment le reconnaître ?
Le cynips adulte est assez difficile à reconnaître à l’œil nu. Par contre, il est aisément reconnaissable par les galles qu’il provoque. Ces galles se forment au printemps (à partir de mi-avril/ fin avril, avec le développement des feuilles). Elles peuvent avoir une teinte rougeâtre en début de saison (facile à repérée), mais cette teinte s’atténue voir disparaît courant mai. Il devient beaucoup plus difficile de repérer les galles courant mai. Après les émergences des adultes, les galles se dessèchent plus rapidement que les feuilles indemnes. Elles sont donc de nouveau facilement observables en août. Après la chute des feuilles, un certain nombre de galles sèches restent sur les arbres, donnant l’impression que toutes les feuilles n’ont pas chuté.

Quel impact a-t-il sur le châtaignier ?
Le développement des galles sur les bourgeons va bloquer la croissance d’un certain nombre d’entre eux. Ces bourgeons, qui auraient dû engendrer des rameaux et parfois des fleurs et des fruits, se retrouvent avortés, ce qui va avoir un impact direct sur la production de fruits (moins de fleurs, moins de fruits formés). En parallèle, ces galles vont perturber la formation des feuilles : diminution du nombre de feuilles formées, diminution de la surface de ces feuilles par la présence de galles sur feuilles. Ces éléments vont avoir un impact sur la photosynthèse réalisée par l’arbre, et donc un impact indirect sur la production de fruits.
La perte de production de fruits peut atteindre plus de 80 % (dégâts observés en Italie, en Corse, et sur quelques parcelles en Drôme-Ardèche).

Quels moyens de lutte ?
Les études italiennes ont montrées qu’aucun produit phytosanitaire n’était significativement efficace à un coût raisonnable. Les techniques de lutte actuellement développées sont la connaissance de la tolérance des variétés au cynips et la lutte biologique.
Les variétés, tant anciennes de récemment créées réagissent différemment au cynips. Parmi les variétés cultivées en Ardèche, les premiers résultats d’étude montrent des réactions différentes au cynips, mais aucune résistance n’a été observée à ce jour sur la liste des 65 variétés en AOP.

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