Une ressource à valoriser

Le 10 décembre dernier, la chambre d’agriculture de l’Ardèche et le centre régional de la propriété forestière (1) organisaient une réunion d’information sur la valorisation et la sylviculture des taillis de châtaigniers à Saint-Etienne-de-Serres.

Une occasion pour les participants de se rendre compte du potentiel forestier de leur exploitation. Un potentiel qui peut devenir une source de revenu intéressante.

Tout est bon dans le châtaignier !

Et pas seulement ses fruits… En effet, il est aussi recherché pour son bois. En Ardèche, la châtaigneraie représente 32 000 hectares (vergers en production, anciens vergers et autre formation boisée), soit 15% de la forêt départementale. De nombreux agriculteurs, propriétaires de parcelles de châtaigniers, n’ont pas conscience du potentiel forestier de cet arbre fruitier. Pourtant, le bois du châtaignier peut être utilisé pour d’autres usages que le chauffage ou les piquets. Il peut en effet être valorisé en bois d’industrie (panneaux) ou encore en bois d’œuvre pour la fabrication de parquets, lambris, charpente, ébenisterie… Lors de la réunion d’information sur la valorisation des taillis de châtaignier, organisée par la chambre d’agriculture de l’Ardèche, Bruno Pasturel, technicien au CRPF a insisté :  » le châtaignier est une essence très productive dont on peut tirer une réelle plus-value. Par exemple, il peut être vendu de 50 à 120 euros le m3 bord de route pour des billes de menuiserie contre 15 à 30 euros la tonne pour des piquets et bois de chauffage. Mais, une bonne valorisation et donc un meilleur prix de vente global passent nécessairement par un tri soigneux, suivant les débouchés, des bois mis en bord de route « .

Une gestion précoce

Pour obtenir plus rapidement des arbres plus gros et de qualité supérieure, une bonne gestion de son taillis est nécessaire.  » Pour prendre une décision de gestion, il faut considérer l’état actuel de son taillis et ensuite l’objectif choisi « , a précisé Bruno Pasturel. Ce choix doit être défini précocement, dès 8 ans et avant 15 ans.  » Les taillis peuvent être, selon l’âge et la potentialité du peuplement, maintenus tels quels ou convertis en futaie. Dans tous les cas, les peuplements devront être éclaircis (à 10 ou 12 ans puis 5 à 6 ans plus tard) et vigoureusement pour favoriser la production de bois d’œuvre. La production de petits bois (piquets, petits billons de sciage…) demande entre 25 et 30 ans avec une ou deux interventions, ramenant la densité à 1500 tiges par hectare. La production de grumes (charpente, menuiserie…), quant à elle, doit s’effectuer en 40 et 45 ans maximum afin de réduire le risque de roulure (2) « , a expliqué le technicien CRPF.
Au milieu des châtaigniers, les participants ont pu échanger avec Bruno Pasturel sur les différentes techniques d’amélioration du taillis. Comment choisir les arbres à conserver ? A quelle densité ? Occasion de revenir sur certaines pratiques effectuées par les propriétaires de taillis.  » Bien souvent, les agriculteurs ont tendance a sélectionné des jolis arbres bien rectilignes pour confectionner des piquets, alors qu’ils pourraient les garder en production de grumes et ainsi obtenir un meilleur revenu. Il conviendrait donc de sélectionner plutôt des arbres qui gênent ces futures grumes, certes moins rectilignes, mais tout aussi intéressants en piquets « , a précisé Bruno Pasturel. Et d’insister :  » lorsque les peuplements ont déjà 30 ou 40 ans, il convient de faire très attention aux interventions qui vont être réalisées, car si on enlève un rejet cela peut déstabiliser tous les autres rejets de même souche et provoquer l’apparition de roulure.  »

Pour éviter de mauvais choix de marquage (3), le technicien s’est proposé de venir sur les parcelles des agriculteurs pour les aider à le réaliser. A bon entendeur.

Contact : Bruno Pasturel, CRPF, 04 75 20 28 10 (lundi matin) ou 04 75 65 21 66, bruno.pasturel@crpf.fr

Prix des bois

Le bois de châtaignier est utilisé en ébenisterie, menuiserie, tonnellerie, bardage, parquets, lambris… Le bois est brun jaune à aubier clair et peu épais. Il est riche en tanin d’où sa durabilité naturelle importante. De densité assez élevée, il est facile à fendre et se travaille bien. Pour l’ébénisterie, la menuiserie et l’utilisation en parquet-lambris, le bois doit être purgé de roulure.

– Tranchage/ébénisterie/menuiserie/parquet/lambris
Diamètre fin bout minimum : 20 à 25 cm
Longueur de bille minimum : 4 mètres
Prix : 60 à 120 euros/m3 bord de route

– Piquets/échalas
Diamètre fin bout minimum : 6 à 10 cm
Longueur minimum : 4 mètres ou en toutes longueurs
Prix : 27 à 37 euros la tonne bord de route

-Trituration
Diamètre fin bout minimum : 4 cm
Longueur : 2 mètres ou en toutes longueurs
Prix : 18 euros la tonne bord de route

Prix 2003 (m3 réel sur écorce pour les grumes) – Source CRPF

 

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